A force de traîner chez les clans, on fait des rencontres... Disons étranges.

Mer 14 Oct - 13:57Au loin, le Grand Arbre se dressait, imperturbable, majestueux même. Danseuse avait un goût pour ces constructions que la nature et le temps avaient rendues inébranlables. Peut-être parce qu'elle lui rappelaient la fragilité de celles qui, au centre d'Isildrà, se dressaient sur les terres de ce que l'on appelait le clan Suprême... Placé là comme par hasard, entre ces deux collines, l'Arbre semblait être parfaitement à sa place, comme si il avait toujours existé. La rebelle s'approchait de plus en plus de cet hêtre surnaturel, et à chaque pas celui-ci grossissait, grossissait... N'y tenant plus, la petite chatte se mit à galoper vers l'Arbre, et à peine arrivée à sa hauteur, bondit, s'accrochant au tronc de toutes ses forces. Mais le hasard avait décidé de ne pas lui laisser ce répit, semble-t-il... Car dans sa hâte, Danseuse remarqua au dernier moment qu'une patrouille approchait, et au vu de la direction du vent, devait l'avoir repéré depuis un petit moment déjà...

Que faire ? S'enfuir ? Non, bien sûr que non, c'était mal connaître la rebelle que de croire ceci ; elle resterait pour se battre, même si elle devait s'en sortir avec quelques cicatrices de plus...

Mer 14 Oct - 15:11

A force de traîner chez les gens...

- Danseuse - Flamme Australe -

Je n'aime pas les patrouilles. Je n'aime pas y participer. Je n'aime pas la vie quotidienne du Clan. Je ne suis qu'un gêneur, et tout le monde le sait. Mon poste de lieutenant risque toujours d'en prendre un coup, mais on fond ça ne me dérangerait pas... Bref, c'est dans ces pensées que je me lève afin de conduire la patrouille de l'aube. Je dirais que le seul point positif était que notre destination était le Grand Arbre. Ces merveilles naturelles me fascinent depuis tout jeune? pour moi elles sont synonymes d'aventures. C'est donc partagé entre la mauvaise humeur et l'émerveillement que je conduis ma patrouille. Mais la fraîcheur du matin réveille aussitôt ma mauvaise humeur habituelle. Qu'est-ce que je fiche ici ?  

C'est après deux souris attrapées et un apprenti égaré que je remarque une odeur plutôt étrange. Le vent nous est favorable, donc pas d'erreur possible. C'est alors qu'une idée émergea de ma tête vicieuse... Je pourrais rentrer plus tôt ce matin là. "Je sens une odeur suspecte, vous aussi ? Je m'en occupe, continuez la patrouille sans moi." J'étais fier de mon petit tour, qui en soit, n'est pas bien méchant. Le seul problème était que je devais vraiment aller voir la source de l'odeur. J'attendais que le reste de la patrouille parti en acquiescent avant de me diriger lentement vers le Grand Arbre. L'odeur s'accentuait de plus en plus, montrant que l'animal en question n'avait pas l'intention de partir. Ou bien il tremblait de peur, caché dans l'arbre. Je souris tout seul, naïvement. J'aimais beaucoup cette idée. Mais malheureusement, je découvre enfin que le chat en question n'est qu'une rebelle. Et vu son regard déterminé, je savais que ce serait plus long que prévu. Quelle corvée.

-<< Écoute, j'ai pas envie de m'attarder ici plus longtemps alors je pense que ce serait mieux pour moi, comme pour toi, que tu déguerpisses. >> Je sors alors les griffes, voulant lui faire comprendre qu'elle n'avait pas intérêt à me chercher des noises. Elle n'aurait aucune chance.

Code couleur : #99ccff

Sam 17 Oct - 18:09La chatte, prête pour la bagarre, vit arriver quelques secondes après l'avoir senti le guerrier. Et quel guerrier ! Musculeux mais fin, dégageant une sorte de grâce intimidante, l'inconnu ne passait pas inaperçu. Son pelage d'abord, d'un roux flamboyant strié de brun, qui semblait bien entretenu, touffu et soyeux. Danseuse remarqua aussitôt après les énormes cicatrices qui balafraient ce corps puissant, signe de nombreuses batailles violentes menées... Et remportées, supposa la solitaire. Et enfin, enfin, les yeux du guerrier étaient inoubliables : l'un brun, tout ce qu'il y a de plus banal, d'un ordinaire presque étonnant sur ce guerrier si atypique ; et le second d'un bleu pur, foncé, glacial. Le tout formait un regard si cruel, inexpressif... Dérangeant. Rien qu'à voir cet inconnu, rien qu'à soutenir ce regard, Danseuse sentit une pointe, oh juste une once de peur l'envahir, mais la chassa aussitôt. Elle, craindre quelqu'un ?

- Écoute, lâcha son interlocuteur, j'ai pas envie de m'attarder ici plus longtemps alors je pense que ce serait mieux pour moi, comme pour toi, que tu déguerpisses.

Le regard qu'il lança à la rebelle était si méprisant qu'il éclipsa instantanément toute peur chez elle. Il la considérait comme un vague dérangement, une insecte facile à éliminer, soit ! Elle lui montrerait qu'elle était plus que ça.

- Et si je n'en ai pas envie ? Répliqua Danseuse d'un air de défi.

Suicidaire, elle ? N'importe quoi. Elle avait juste besoin de sa dose d'adrénaline... Adrénaline qui se répandait à toute vitesse dans les veines de la solitaire, tandis que les deux combattants sortaient les griffes et que la petite chatte tigrée se ramassait sur elle même, prête à en découdre...

Dim 18 Oct - 15:11

A force de traîner chez les gens...

- Danseuse - Flamme Australe -

- Et si je n'en ai pas envie ?


J'avoue que je ne m'attendais pas à cette réponse. La jeune guerrière rayée m'avait parut si effrayée à mon arrivé, que ce changement de tempérament me surpris un peu. Elle voulait relever un défi intérieur, surement. Mais au fond, tant mieux. Mes griffes me démangeaient, et l'intruse était un entraînement parfait. Tant pis pour mon petit somme, je dormirais mieux ce soir. Elle n'avait pas froid aux yeux, et ça me plaisait. Mais sa petite taille n'était pas forcément un défaut, je savais qu'elle serait féroce. Mes yeux devinrent fous à la vision du sang et du petit cadavre couché dans l'herbe. C'était tellement plaisant... Mais je ne savais pas encore si j'allais la tuer. Ce serait vraiment drôle de la laisser en vie, histoire de voir la peur briller dans ses yeux, de la voir fuir. Sortant de mes pensées sanglantes, je remarquais que la rebelle me regardait attentivement, attendant, un geste une réponse, n'importe quoi. Alors je la provoqua froidement. 

- Alors tu mourras. À par si tu as de la chance... Je marquais une petite pause avant de continuer. Descend de là d'abord, c'est pathétique. Puis donne moi ton nom, je ne me bat pas sans connaître ce détail. Et si tu veux tout savoir, je suis Flamme Australe.

J'attendis patiemment qu'elle descende, la fixant sans une once d'émotion. Elle était ma proie, elle mourrait si le destin en décidait ainsi, elle vivrait dans le cas contraire. Dans ce monde où les rêves sont irréalisables, c'est la loi du plus fort qui règne. Et celle du territoire. C'était mon devoir de la tuer. D'ailleurs, peut-être qu'il n'y a plus qu'en ça que je crois. Tuer ceux qui doivent mourir.

Spoiler:

Dim 18 Oct - 15:35Une vague lueur de surprise traversa les magnifiques yeux de l'inconnu, et même si cela ne dura qu'un instant, Danseuse sentit une étrange fierté l'envahir ; elle ne laisserait personne penser qu'elle était une lâche. Mais cette surprise disparut aussitôt, remplacée par un sadisme sans fin... Il mourrait d'envie de se battre; eh bien, elle aussi.

Le silence s'étira, chaque combattant fixant l'autre avec attention, à l'affut de la moindre faiblesse, le moindre tremblement qui mènerait l'un des deux à la victoire. La rebelle savait d'avance que le combat serait loin d'être facile, mais cependant s'appliqua à ne rien laisser paraître. Le chat en face d'elle était sans doute un guerrier accompli, qui avait, contrairement à Danseuse, bénéficié de six lunes d'apprentissage, et bien plus encore de patrouilles, de combats, peut-être même de guerre. En effet, l'inconnu était sans doute bien plus âgé et expérimenté que la petite chatte tigrée, mais le temps ne l'avait de toute évidence pas affaibli ; le guerrier roux avait la démarche souple et la parfaite musculature des plus grands combattants. Danseuse préféra s'attarder sur les innombrables cicatrices qui le recouvraient : quelques unes semblaient assez récentes, et devaient encore le faire souffrir, peut-être devrait-elle essayer de les atteindre ? Mais le grand chat la tira de ses réflexions au même instant :

- Alors tu mourras. À part si tu as de la chance... Descend de là d'abord, c'est pathétique. Puis donne moi ton nom, je ne me bats pas sans connaître ce détail. Et si tu veux tout savoir, je suis Flamme Australe.

Flamme Australe... Le nom lui disait quelque chose, mais quoi ? La rebelle n'y réfléchit pas plus longtemps.

- Danseuse. Et j'ai souvent de la chance...

En effet, malgré les risques inconsidérés que prenait la solitaire, la mort ne voulait décidément pas d'elle. Était-ce sa chance ou son plus grand malheur, elle n'aurait su le dire. Cependant, pas le temps de philosopher, chaque seconde la rapprochait un peu plus de l'heure du combat, et tout son corps se mettait peu à peu en action. Elle était pathétique, hein ?

Utilise ta tête, ta tête... Comment être sûre de prendre l'avantage ? Danseuse fit rouler ses muscles sous sa peau, prenant l'air le plus détendu possible, se pencha nonchalamment pour regagner la terre ferme...

Mais la solitaire n'en fit rien, car elle avait déjà bondi droit sur Flamme Australe, griffes sorties. Il allait sans doute se déporter, mais aurait-il le temps d'esquiver ? Danseuse n'avait plus qu'à prier pour que son attaque fonctionne...

Spoiler:

Mer 21 Oct - 13:55

A force de traîner chez les gens...

- Danseuse - Flamme Australe -

- Danseuse. Et j'ai souvent de la chance...

Héhé, la chance n'a rien à voir dans un moment comme celui-ci ma jolie. La petite rebelle commençait sérieusement à me taper sur les nerfs. J'attendais patiemment qu'elle attaque, les griffes fermement plantées dans le sol. Fallait-il d'abord qu'elle ne se dérobe pas et fuie lâchement... Mais non. La chatte prénommée Danseuse sembla se détendre, avant de fendre de descendre de l'arbre; C'était tellement prévisible. Je m'amusais beaucoup à la regarder tenter de me surprendre. Au moins, elle était intelligente, mais elle ne savait pas qui était son adversaire. C'est alors que Danseuse sortit ses griffes, affûtées et brillantes sous l'éclat du soleil. Vive comme l'éclair, elle m'attaqua en plein saut. Mais ce qu'elle ne savais pas, c'est que je l'attendait. Au dernier moment, juste avant qu'elle ne m'atteigne, je lui envoya un coup de patte puissant en pleine tête. Son petit corps tomba raide, et du sang jaillit de sa blessure au crâne. Ce n'était pas mortel, apparemment, son heure n'était pas pour tout de suite. Je regardais tranquillement Danseuse, qui encaissait le choc tant bien que mal. Je n'allais pas la tuer alors qu'elle était à terre quand même ? Mais la vue de tout ce sang réveilla en moi des pulsions sanguinaire. 

- Relève-toi. 

Je lui jeta un coup d'oeil hautin, riant doucement. Je l'avais cru un peu plus robuste tout de même. Et si elle ne réagissait pas, je la tuerais. Petit jeu ou pas, ce sac à puces avait empiété sur mon territoire et pour moi, c'est un acte impardonnable. Et vu son comportement... Mes poils se hérissèrent. Je voulais en finir. 

- Qu'est-ce que tu fiches ? J'aurai cru les Rebelles un peu plus fort que ça. Mais c'est vrai que tu n'es qu'un vulgaire chat errant... Même pas capable de se battre, voyez-vous ça ! Je feulais ces derniers mots, montrant avec insistance mon dégoût.

Avant de la tuer, jouer sur ses nerfs serait amusant. J'attendais avec un grand sourire sanguinaire sa réponse... Qui ne vint pas. Énervé de part son silence, je commençais à brosser mon pelage ébouriffé, réfléchissant à une mort plus drôle qu'un vulgaire coup de patte. Plongé dans mes pensées, je ne remarquais pas que la frêle guerrière tentait de se relever...

Dim 25 Oct - 13:24Danseuse eut l'impression que le coup, porté toutes griffes sorties, faisait exploser son crâne, et la rebelle s'écroula. Le sang coulait sur ses yeux, la rendant partiellement aveugle, peut-être lui avait-il crevé un œil ? Elle avait si mal qu'elle était incapable de dire quelle partie de son corps la faisait souffrir, de toute manière. La solitaire resta un moment à terre tandis que l'autre lui aboyait un ordre, qu'elle ne comprit pas. Allait-il la tuer ? Sûrement, mais étrangement cela ne dérangea pas Danseuse plus que ça. La petite chatte, incapable de moindre mouvement se raidit donc dans l'attente du coup fatal, qui ne vint pas. Que faisait-il ? La solitaire retrouvait peu à peu de sa lucidité, et put ouvrir les yeux. A travers le rideau de sang qui lui brouillait la vue, la rebelle crut distinguer son ennemi lui tourner le dos; elle tenait peut-être sa chance.

En prenant garde à ne pas être trop bruyante, la solitaire se redressa donc, centimètre par centimètre : elle ne devait pas traîner, l'inattention de l'autre ne durerait pas. Elle qui n'avait jamais aimé tuer, elle sentait une rage meurtrière l'envahir : les deux combattants ne jouaient plus. Danseuse était trop faible, elle n'avait pas assez de temps : autant le blesser le plus possible avant qu'il ne reprenne le dessus.

La chatte prit une grande inspiration, se plaça en silence derrière le rouquin, et détendit ses pattes. Malgré la douleur, malgré sa vision floue, la vie de Danseuse était en jeu, et cela suffit à lui redonner une force qu'elle ne soupçonnait pas. Le temps sembla s'étirer encore en encore, tandis que la rebelle voyait au ralenti le dos de son adversaire se rapprocher.

Elle remercia silencieusement son mentor de lui avoir enseigné cette attaque qui, bien que déshonorante, était diablement efficace; il l'appelait la Douleur Aveuglante. Lorsque Danseuse sentit qu'elle touchait presque son ennemi, la chatte s’agrippa à son dos de toutes ses forces, plaça ses pattes sur ses yeux comme un chaton joueur, et sortit ses griffes, qui s'enfoncèrent dans la chair tendre du visage. Ses pattes arrières, elles aussi, étaient profondément plantées dans les flancs de Flamme Australe. Il ne tarderait pas à la désarçonner sûrement, mais en attendant la rebelle se félicita : il devait regretter amèrement de l'avoir sous-estimée...